Les évaluations externes à faibles enjeux : les enseignants confrontés à eux-mêmes?
Depuis les années 1990, l'évaluation externe des élèves est progressivement devenue en Europe continentale un outil pour réguler les pratiques d'enseignement. Pour ses promoteurs, la confrontation aux résultats de l'épreuve externe susciterait chez les enseignants un processus réflexi...
Saved in:
Published in: | Revue française de pédagogie no. 194; pp. 71 - 89 |
---|---|
Main Authors: | , |
Format: | Journal Article |
Language: | French |
Published: |
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE LYON Institut français de l'Éducation
01-01-2016
01-02-2016 01-03-2016 |
Subjects: | |
Online Access: | Get full text |
Tags: |
Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
|
Summary: | Depuis les années 1990, l'évaluation externe des élèves est progressivement devenue en Europe continentale un outil pour réguler les pratiques d'enseignement. Pour ses promoteurs, la confrontation aux résultats de l'épreuve externe susciterait chez les enseignants un processus réflexif aboutissant à une amélioration de la qualité de l'enseignement. Au travers d'une étude par questionnaire menée auprès d'enseignants belges du secondaire inférieur confrontés à l'épreuve certificative de la fin du 1er degré (CE1D), cet article tente d'éclairer l'impact des dispositifs d'évaluation sur les pratiques d'enseignement. L'objectif de l'étude est de préciser les changements survenant dans les pratiques enseignantes, mais aussi de mieux comprendre les processus cognitifs intervenant dans le traitement des informations liées aux épreuves externes. L'analyse des données recueillies illustre un lien généralement faible entre les pratiques d'ense gnement et l'évaluation externe, fort probablement en raison du fait qu'une majorité d'enseignants ne perçoit pas les résultats de l'évaluation externe comme un feedback de performances. Indépendamment des scores des élèves toutefois, la façon dont l'enseignant perçoit l'épreuve externe ainsi que l'influence sociale de son entourage professionnel semblent jouer un rôle dans les changements rapportés. Ces variables entretiennent néanmoins des liens beaucoup plus importants avec l'intention de changement qu'avec les changements effectifs, permettant de supposer que la faiblesse des modifications comportementales des enseignants ne dépend peut-être pas d'un manque de volonté de leur part. Since the 1990s, in continental Europe the external testing of students has progressively become a tool for regulating teaching practices. For its promotors, facing the results of external testing encourages the teachers to reflect on their work, leading to an improvement in the quality of teaching. Using a survey questionnaire addressed to secondary teachers of 12-15-year-olds in Belgium who were taking the certificate awarded at age 14 (CE1D), the article aims to test the impact that the tests have on teaching practices. The aim of the study is to specify how these practices are changing, and also to better understand the cognitive processes involved in the treatment of information linked to external tests. The analysis of data collected illustrates a link between teaching practices and external testing that is generally weak, most probably because in most cases, teachers do not consider test scores as performance feedback. Independently of the pupils' scores, though, the attitude of teachers toward the external test as well as the social influence of his or her professional entourage seems to have a role in the changes that have been reported. These variables, however, still have much stronger links with the intention to change than with the changes actually made, which suggests that the weakness of behavioural changes of the teachers is not perhaps due to a lack of will on their part. |
---|---|
ISSN: | 0556-7807 2105-2913 |