L’Action française et le Cercle Fustel de Coulanges à l’école de l’Antiquité (première moitié du xxe siècle)

Pour Charles Maurras, leader de l’Action française, Rome représente la synthèse entre héritage antique et tradition chrétienne puis catholique, successivement la Rome des Empereurs puis la Rome des Papes. Fustel de Coulanges (1830-1889), historien des institutions politiques de l’ancienne France, qu...

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Published in:Anabases Vol. 4; pp. 49 - 64
Main Author: Valenti, Catherine
Format: Journal Article
Language:English
Published: 2006
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Description
Summary:Pour Charles Maurras, leader de l’Action française, Rome représente la synthèse entre héritage antique et tradition chrétienne puis catholique, successivement la Rome des Empereurs puis la Rome des Papes. Fustel de Coulanges (1830-1889), historien des institutions politiques de l’ancienne France, qui a notamment démontré la permanence romaine par-delà les invasions barbares du ve siècle, ne pouvait que séduire la ligue royaliste : en 1905, elle célèbre avec éclat le soixante-quinzième anniversaire de sa naissance. La récupération de Fustel par l’extrême droite se poursuit après la Première Guerre mondiale. En 1926, quelques enseignants proches de l’Action française créent le Cercle Fustel de Coulanges, invoquant eux aussi la figure tutélaire de l’historien de la réconciliation nationale : l’histoire de France selon Fustel aboutirait à dépasser le clivage de 1789, à ne plus en faire en tout cas la revanche des Gaulois asservis sur les Francs autrefois victorieux. C’est cette conception “ romaniste ” que les membres du Cercle voudraient voir triompher dans les livres d’histoire de l’école républicaine : car l’interprétation du passé est aussi un enjeu pour les combats politiques de l’entre-deux-guerres. For Charles Maurras, leader of the Action Française, Rome represents the synthesis between the heritage of Antiquity and the Christian, then Catholic, tradition, successively the Rome of the Emperors then the Rome of the Popes. Fustel de Coulanges (1830-1889), a historian of the political institutions of ancient France, who notably demonstrated Roman permanence beyond the Barbarian invasions of the Vth century, could not but seduce the royalist league: in 1905, it celebrated with a flourish the 75th anniversary of its birth. Recuperating Fustel by the extreme right goes on after the First World War. In 1926 a few teachers akin to the Action Française created the Cercle Fustel de Coulanges, invoking in their turn the tutelar figure of the historian of the national reconciliation: according to Fustel the history of France would result in closing the 1789 split, in no longer, at any rate, looking at it as the revenge of the enslaved Gauls over the once victorious Franks. It was that “ Romanist ” view which the members of the Cercle would have liked to see prevailing in the history books of republican schools: for the interpretation of the past was also at stake in the political struggles of the interwar period.
ISSN:1774-4296
2256-9421
DOI:10.4000/anabases.2946