L’écriture de la mémoire de l’expérience migratoire dans le cinéma grec contemporain : Third Kind (Zois, 2018) et Des spectres hantent l’Europe (Kourkouta et Giannar, 2016)
L’article propose une analyse esthétique du court-métrage de fiction Third Kind de Yorgos Zois (2018) et du long-métrage documentaire Des spectres hantent l’Europe de Maria Kourkouta et Niki Giannar (2016). Il interroge les modalités du regard mis en scène sur les personnes migrantes qui cherchent à...
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Published in: | Cahiers balkaniques (Paris) Vol. Hors-série |
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Main Author: | |
Format: | Journal Article |
Language: | English |
Published: |
Centre d'Études Balkaniques
2024
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Summary: | L’article propose une analyse esthétique du court-métrage de fiction Third Kind de Yorgos Zois (2018) et du long-métrage documentaire Des spectres hantent l’Europe de Maria Kourkouta et Niki Giannar (2016). Il interroge les modalités du regard mis en scène sur les personnes migrantes qui cherchent à traverser la Grèce et qui sont filmées alors qu’elles se retrouvent bloquées dans différents camps. La question est de savoir à qui appartient la mémoire qui s’écrit cinématographiquement : aux personnes qui effectuent ce périple ou à celles et ceux qui les regardent ? L’analyse porte sur le paradoxe du caractère d’invisibilité des personnes migrantes qui sont pourtant le sujet principal des œuvres, puis sur le choix des temporalités pour représenter cette expérience. Celle-ci renvoie à une situation d’urgence saisie dans son instantanéité, et pourtant simultanément inscrite dans le long cours de l’Histoire et par conséquent renvoyée à un récit déjà écrit, situé au passé. Il sera en définitive question d’interroger le rapport en tant que spectateur·rice à une situation présentée comme hors de sa visibilité, hors de son temps et donc hors de sa portée.
The article offers an aesthetic analysis of the short fiction film Third Kind by Yorgos Zois (2018) and the feature documentary Spectres are hauting Europe by Maria Kourkouta and Niki Giannar (2016). It examines the ways in which migrants seeking to cross Greece are filmed as they find themselves stranded in various camps. The question is who owns the memory that is written down in film: the people who make the journey or those who watch them? The analysis focuses on the paradox of the invisibility of migrants, who are yet the main subject of the works, and then on the choice of temporalities to represent this experience. It is a situation of urgency captured in its immediacy, yet at the same time inscribed in the long course of History and consequently referred to a narrative already written, situated in the past. Ultimately, we will be questioning our relationship as spectators to a situation that is presented as out of sight, out of time and therefore out of reach.cinematographic memory, contemporary Greek cinema, representation of migrants, aesthetics of cinema, migrant camps |
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ISSN: | 0290-7402 2261-4184 |
DOI: | 10.4000/12l9h |