Géographie de la littéracie

Issu de l’anglais literacy, francisé au Québec en 2002, le terme de littéracie désigne ici, au sens large, les acteurs, les usages, les objets et les politiques de lecture-écriture, à travers le monde. « Pratiquer » en géographe (ou en militant) la littéracie, c’est accepter de s’éloigner du registr...

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Published in:Carnets de géographes
Main Author: Barbe, Frédéric
Format: Journal Article
Language:French
Published: UMR 245 - CESSMA 2012
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Description
Summary:Issu de l’anglais literacy, francisé au Québec en 2002, le terme de littéracie désigne ici, au sens large, les acteurs, les usages, les objets et les politiques de lecture-écriture, à travers le monde. « Pratiquer » en géographe (ou en militant) la littéracie, c’est accepter de s’éloigner du registre simple de la grande culture et de la croyance littéraire pour se saisir d’une matière fabuleuse, un monstre de la mondialisation, la « bibliothèque mondiale », aux ressources infinies à notre échelle de perception. C’est jouer des échelles, entre l'œuvre et la série, le proche et le lointain. C’est aussi étendre les mesures de la valeur, à l’informel, aux langues dominées (de l’international au domestique), aux formes de la marge, loin du « grand partage » primitif/civilisé qui traîne encore dans beaucoup d’imaginaires. Une enquête en littéracie malienne (2011) suggère à la fois la profonde normalité du système culturel malien et la force du système transcolonial qui a fait échouer l’utopie scolaire de l’Indépendance. Une géographie critique appliquée à la culture permet ici de repérer, contre un certain nombre de mythologies agissantes, des obstacles à la formation d’un marché national de la littéracie cohérent et de suggérer une action publique plus soucieuse de ménager le territoire et la société en favorisant un accès universel à la lecture-écriture au Mali.
ISSN:2107-7266
DOI:10.4000/cdg.985