La négociation collective en contexte de flexibilisation de l’emploi dans deux usines au Québec
Des travaux récents en analyse institutionnelle ontsouligné le rôle charnière des acteurs dans lechangement institutionnel, notamment le pouvoir de l’acteursyndical à renouveler les institutions du travail. Cesrecherches ont fait ressortir les trois aspects suivants : 1-l’agentivité, en réponse à la...
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Published in: | Relations industrielles (Québec, Québec) Vol. 74; no. 1; pp. 14 - 38 |
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Main Authors: | , |
Format: | Journal Article |
Language: | English French |
Published: |
Quebec
Département des relations industrielles de l’Université Laval
2019
Départment des Relations Industrielles, Université Laval Relations Industrielles/Industrial Relations Universite Laval - Departement des Relations Industrielles |
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Summary: | Des travaux récents en analyse institutionnelle ontsouligné le rôle charnière des acteurs dans lechangement institutionnel, notamment le pouvoir de l’acteursyndical à renouveler les institutions du travail. Cesrecherches ont fait ressortir les trois aspects suivants : 1-l’agentivité, en réponse à la question de lareprésentation des syndiqués, notamment la constructiond’une identité des travailleurs au-delà du milieude travail; 2- la formation d’une large coalition au-delàdes acteurs tripartites des relations de travail; et, enfin, 3-l’élargissement des répertoires d’actionau-delà des frontières des entreprises et des contextesnationaux. Toutefois, contrairement à cette perspective surl’agentivité qui dépendait autrefois desmécanismes de la démocratie industrielle, cet articlemontre que des contraintes structurelles peuvent restreindre, voireempêcher, la capacité stratégique des acteurslocaux à renouveler la règle en cet èrenéolibéral de mondialisation de l’économie.
À partir de deux études de cas menées dans deuxusines de première transformation au Québec —l’une appartenant à une entreprise multinationalecanadienne, l’autre étant américaine —, cetarticle analyse comment les acteurs locaux, dans un contextenéolibéral de changement institutionnel, négocientla flexibilisation de l’emploi et la sécurité destravailleurs. Les résultats des négociations entreprisespar les acteurs locaux, dans un cas, une négociationmenée « le dos au mur », et, dansl’autre, « le fusil sur la tempe »,montrent que l’issue du processus est tributaire de facteursexternes hors de la portée des acteurs locaux.
L’agentivité a buté contre les impératifséconomiques du marché, les politiques étatiques dedérégulation de l’emploi et l’intransigeancedes maisons-mères concernant l’avantage compétitifdes filiales. Dans l’usine américaine, ils ontdéplacé l’ancienne règle des accordscollectifs pour y substituer une nouvelle entente davantage axéesur les exigences du marché libéral. Dans l’usinecanadienne, ils ont stratifié les accords collectifs, ajoutantune nouvelle entente (de facture inférieure àl’ancienne) basée sur le statut d’emploi et quioppose les permanents aux contractuels. Dans les deux cas, desconditions structurelles ont limité la marge de manoeuvre desacteurs locaux, avec des conséquences néfastes sur lestravailleurs périphériques de l’entreprise flexible. |
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ISSN: | 0034-379X 1703-8138 |
DOI: | 10.7202/1059463ar |