Évolution du taux de recours à l’antibiothérapie chez les patients hospitalisés pour COVID-19 – ANTIBIOVID 2
Le recours à des traitements antibiotiques à l’admission des patients hospitalisés pour des pneumopathies à SARS-CoV-2 est fréquent, malgré une faible prévalence des co-infections bactériennes. Au cours de l’épidémie, les connaissances scientifiques ont évolué et ont permis d’adapter les recommandat...
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Published in: | Infectious diseases now (Online) Vol. 51; no. 5; p. S14 |
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Main Authors: | , , , |
Format: | Journal Article |
Language: | French |
Published: |
Elsevier Masson SAS
01-08-2021
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Summary: | Le recours à des traitements antibiotiques à l’admission des patients hospitalisés pour des pneumopathies à SARS-CoV-2 est fréquent, malgré une faible prévalence des co-infections bactériennes. Au cours de l’épidémie, les connaissances scientifiques ont évolué et ont permis d’adapter les recommandations de prise en charge. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’évolution du recours aux antibiotiques (ATB) au cours de l’épidémie, en lien avec la diffusion de recommandations locales de pratique clinique.
L’étude était rétrospective et monocentrique. Tous les patients hospitalisés pour une pneumopathie à SARS-CoV-2 ont été inclus, et classés en trois périodes sur l’année 2020 (P1 du 02/03 au 14/04, P2 du 15/04 au 27/06 et P3 du 07/09 au 06/12). Des recommandations locales d’aide à la prescription d’ATB chez les patients COVID ont été diffusées entre P1 et P2, puis entre P2 et P3. Etaient exclus les patients admis directement en réanimation. Les données cliniques, microbiologiques et les prescriptions d’ATB étaient recueillies. Le critère de jugement principal était le taux d’exposition aux ATB lors des 48 premières heures d’hospitalisation. Les critères de jugement secondaires étaient parmi ces antibiothérapies celles prescrites pour plus de 48h et la durée médiane de l’antibiothérapie.
Ont été inclus 932 patients lors des 3 périodes (507, 123 et 302, respectivement). L’âge médian était de 69 ans [58–81] et 367 étaient des femmes (39 %). Une obésité (IMC>30kg/m2) était présente chez 224 patients (32 %) ; 467 étaient hypertendus (50 %), 279 étaient diabétiques (29 %), 124 insuffisant rénaux chroniques (13 %) et 120 immunodéprimés (13 %). Les répartitions étaient semblables au sein de chaque période, de même que les médianes des variables biologiques: PNN 6,4 G/L [3,6–7,5], CRP 72mg/L [30–128] et PCT 0,1μg/L [0,1–0,3]. À l’admission, une oxygénothérapie≥3L/min était nécessaire pour 42 %, 29 % et 45 % des patients, respectivement (p=0,01). Le taux d’exposition aux ATB au cours de chacune des trois périodes était de 78%, 50% puis 38% (p<0,001). Les ATB initiaux étaient principalement l’amoxicilline/clavulanate et le céfotaxime (54 % et 30 %). Le taux d’antibiothérapies de plus de 48h était de 64%, 45% puis 27 %. La durée médiane des antibiothérapies était de 6jours sur P1 et P2, puis diminuait à 4jours pendant P3 (p<0,001). Au total, 940jours d’ATB ont été économisés lors de P3 par rapport à P1. Enfin, aucune différence sur l’aggravation n’a été constaté entre P1 et P3 (décès, réanimation ou recours à l’oxygénothérapie haut débit).
Entre mars et décembre 2020, une baisse significative de l’initiation d’antibiothérapies chez les patients COVID-19 a été objectivée passant de 78 à 38%, sans conséquence apparente sur le pronostic. Cette baisse pourrait en partie être expliquée par la rédaction et la diffusion de recommandation locale de prescription et de prise en charge dans le cadre des actions de bon usage des anti-infectieux, ainsi que par la reprise d’une activité transversale de conseil en antibiothérapie. |
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ISSN: | 2666-9919 2666-9919 |
DOI: | 10.1016/j.idnow.2021.06.003 |