The first plaster casts of Angkor for the French métropole: From the Mekong Mission 1866-1868, and the Universal Exhibition of 1867, to the Musée khmer of 1874
Le temple khmer d'Angkor Vat, datant du XIIesiècle, a été montré à Paris pendant l'Exposition coloniale internationale de 1931, et décrit comme la plus grande reconstitution architecturale d'un bâtiment non-europé en jamais construite sur le continent européen; cette reconstitution a...
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Published in: | Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient Vol. 99; no. 1; pp. 49 - 92 |
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Main Author: | |
Format: | Journal Article |
Language: | English |
Published: |
École Française d'Extrême-Orient
01-01-2012
PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon Paris : Ecole Française d'Extrême-Orient Ecole Française d'Extrême-Orient |
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Summary: | Le temple khmer d'Angkor Vat, datant du XIIesiècle, a été montré à Paris pendant l'Exposition coloniale internationale de 1931, et décrit comme la plus grande reconstitution architecturale d'un bâtiment non-europé en jamais construite sur le continent européen; cette reconstitution a dès lors été présentée comme un chef-d'œuvre, selon le canon (occidental) de l'historiographie de l'art. Pourtant, les prémices de la carrière française de cette réplique dans les années 1860 et au début des années 1870 restent fort mal connues. Cet article vise principalement à mettre au jour les circonstances du transfert physique de ces gigantesques pièces architecturales à destination du public européen, par le biais de moulages en plâtre. Pour mieux conceptualiser ce qui a constitué le transfert symbolique d'un patrimoine culturel de l’Orient colonial vers le centre du pouvoir colonial français, nous utilisons le terme de « translation ». En regard de la prédominance des études de textes et d’images, les techniques de translation matérielle directe—tels les moulages en plâtre—ne sont que rarement discutées dans les études scientifiques, et l'importance de ces moulages dans le cadre de la politique coloniale n'a pas été analysée. Cet article explore l'hypothèse selon laquelle les moulages constituaient un puissant outil de translation aux mains de ceux qui voulaient s'approprier les fameux temples khmers pour représenter l'héritage colonial dans la métropole coloniale. Notre étude se concentre donc sur les cinq premières étapes du processus de la canonisation historique d'Angkor en Europe: 1) les premiers moulages d'Angor Vat effectués lors de l'expédition française du Mékong en 1866-1868; 2) l'intégration des moulages dans la « classification générale » de l'Exposition universelle de 1867; 3) l'exposition sur le mode pittoresque des moulages en plâtre « orientaux » dans le cadre de l'Exposition permanente des colonies; 4) la première mission à Angkor explicitement dédiée au moulage, sous l'égide de Louis Delaporte en 1873; 5) à sa suite, la fondation du Musée khmer à Compiègne en 1874, premier du genre en Europe. The 12th-century Cambodian temple of Angkor Wat was staged during the Exposition coloniale internationale of 1931 in Paris as probably the largest architectural reconstitution of a non-European structure ever built on the European continent, and has counted, since then, as an architectural masterpiece in the (Occidental) canon of art historiography. The beginnings of the temple's French 'career' in the 1860s and early 1870s have however remained quite unknown until today. To shed light on these earliest circumstances of the physical transfer of Angkor's gigantic temple architecture in the medium of plaster casts for the European public is the general aim of this paper. In order to conceptualize more specifically what was also a symbolic transfer of a declared patrimoine culturel from the colonial Orient into the centre of French colonial power, we employ the term 'translation'. Yet, given the prevalent focus on texts and images, techniques of direct material translation -such as plaster casts -are rarely discussed in scientific literature, and the analysis of the casts' importance in colonial politics as such remains a desideratum. To sum up, this paper explores the hypothesis that plaster casts were a powerful translation tool used to appropriate the famous Khmer temples of Angkor for a colonial heritage representation in the French métropole. Our study focuses on the earliest five stages of what was to lead to an art historical canonization of Angkor in Europe: 1) the first French casts from Angkor Wat as executed in the context of the French Mekong Expedition of 1866-1868; 2) the casts' embedding in the classification genérale of the Parisian Universal Exhibition of 1867; 3) the picturesque display modes of Oriental plaster casts in the Exposition permanente des colonies; 4) the first explicit plaster cast mission to Angkor under Louis Delaporte in 1873, which finally led 5) to the foundation of the Musée khmer in Compiègne in 1874 as the first of its kind in Europe. |
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ISSN: | 0336-1519 1760-737X |
DOI: | 10.3406/befeo.2012.6152 |