Les inhibiteurs MEK peuvent aussi induire des panniculites

Le traitement de première ligne des patients porteurs d’un mélanome avancé muté BRAFV600 repose sur l’association d’un inhibiteur BRAFV600 (vémurafénib, dabrafénib) et d’un inhibiteur MEK (cobimétinib, tramétinib). Cette combinaison permet une meilleure réponse antitumorale et une diminution signifi...

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Published in:Annales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 143; no. 12; pp. S377 - S378
Main Authors: Deilhes, F., Negulescu, M., Tournier, E., Lamant, L., Meyer, N., Sibaud, V., Boulinguez, S.
Format: Journal Article
Language:French
Published: Elsevier Masson SAS 01-12-2016
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Description
Summary:Le traitement de première ligne des patients porteurs d’un mélanome avancé muté BRAFV600 repose sur l’association d’un inhibiteur BRAFV600 (vémurafénib, dabrafénib) et d’un inhibiteur MEK (cobimétinib, tramétinib). Cette combinaison permet une meilleure réponse antitumorale et une diminution significative des toxicités dermatologiques induites par les inhibiteurs de BRAF seuls. Nous rapportons cependant, ici, la première observation de panniculite strictement induite par l’inhibiteur MEK. Une patiente de 48 ans était traitée par vémurafénib (quotidiennement) associé au cobimétinib (21jours sur 28) pour mélanome métastatique. Dix jours après l’introduction, apparaissaient plusieurs dizaines de nodules infiltrés et douloureux sur les membres. L’examen anatomopathologique individualisait un infiltrat inflammatoire lymphohistiocytaire, associé à des polynucléaires neutrophiles et une vasculite leucocytoclasique dans le derme profond et l’hypoderme. Malgré deux concessions de doses des deux molécules devant cette toxicité de grade 3, il n’y avait pas de modification de la symptomatologie. En revanche, les lésions disparaissaient complètement lors de la semaine de pause du cobimétinib, et ce malgré le maintien du vémurafénib. De plus, elles réapparaissaient très rapidement à la réintroduction de l’inhibiteur MEK. L’imputabilité du cobimétinib était retenue. Du fait de l’efficacité antitumorale obtenue, la patiente était secondairement traitée par l’association dabrafénib/tramétinib. Après cinq jours de traitement, les nodules réapparaissaient. Afin de juger de l’imputabilité du tramétinib, celui-ci a été arrêté une semaine, avec poursuite du dabrafénib en monothérapie. À une semaine d’arrêt, toutes les lésions avaient régressé. La survenue de panniculites associées aux inhibiteurs BRAF en monothérapie est bien caractérisée, avec un aspect histologique variable pouvant correspondre à une panniculite lobulaire, ou septale, et/ou à une vasculite leucocytoclasique. Cette toxicité n’a en revanche jamais été décrite avec les inhibiteurs MEK. La récidive après exposition à une combinaison thérapeutique similaire plaide en faveur d’un effet-classe. Notre observation suggère que certaines formes de ces panniculites peuvent être induites directement par l’inhibiteur MEK. Devant l’apparition de lésions de type panniculite lors d’un traitement associant des inhibiteurs BRAF et MEK, il apparaît important d’évoquer, de principe, l’imputabilité potentielle de l’inhibiteur MEK avant d’arrêter définitivement le traitement par inhibiteur BRAF. Notre cas suggère un effet de classe lié à l’activité pharmacodynamique inhibitrice de MEK.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2016.09.605