Déterminants des patients infectés par le VIH et perdus de vue de la cohorte du service de dermatologie du CHU Yalgado Ouédraogo

La prise en charge adéquate d’un patient infecté par le VIH nécessite un suivi clinique et paraclinique régulier et une bonne observance thérapeutique. Malgré la disponibilité des services de santé et des antirétroviraux, un certain nombre de patients sont perdus de vue. L’objectif de notre étude ét...

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Published in:Annales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 146; no. 12; p. A270
Main Authors: Tapsoba, G.P.M.L., Ouédraogo, M.S., Ouédraogo, N.A., Korsaga, N., Barro, F., Niamba, P., Traoré, A.
Format: Journal Article
Language:French
Published: Elsevier Masson SAS 01-12-2019
Subjects:
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Description
Summary:La prise en charge adéquate d’un patient infecté par le VIH nécessite un suivi clinique et paraclinique régulier et une bonne observance thérapeutique. Malgré la disponibilité des services de santé et des antirétroviraux, un certain nombre de patients sont perdus de vue. L’objectif de notre étude était d’étudier les caractéristiques des patients infectés par le VIH et perdus de vue. Il s’agit d’une étude transversale qui a concerné la cohorte des patients infectés par le VIH et suivis dans le service de dermatologie vénéréologie du CHU Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou. Les perdus de vus étaient des patients sous antirétroviraux et qui ne s’étaient pas présentés à la consultation médicale ou infirmière ni à la dispensation des ARV depuis plus de six mois. En 2017, la cohorte des patients suivis dans le service de dermatologie comportait 2882 patients. Parmi eux, 125, soit 4,33 %, étaient perdus de vue. L’âge moyen était de 37,5 ans et 66,4 % étaient de sexe féminin. Le niveau d’instruction était faible, avec 33 % de non-scolarisés ; 66,33 % vivaient en couple. Pour des raisons de confidentialité, 14 % venaient d’autres villes éloignées de plus de 20km de l’hôpital. Soixante-treize pour cent étaient classés stade III ou IV de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au dépistage. La valeur médiane des CD4 était de 250 cellules/UI. Sur 20 résultats de charge virale disponible, 17 étaient détectables. Les patients sous première ligne de traitement représentaient 87,2 % de l’échantillon et le reste était en deuxième ligne. D’autres causes étaient évoquées : le changement de centre de prise en charge et les décès non signalés. Cette étude a montré une prédominance féminine. Plusieurs facteurs expliquent la vulnérabilité féminine. Le taux de scolarisation féminine est faible. Il était de 43,99 % en 2014 au Burkina Faso. Le faible pouvoir d’achat des femmes les rend dépendantes de leur époux. Le non-partage du statut sérologique amène certains patients à se faire suivre dans des centres de santé éloignés de leur lieu de résidence. La charge virale élevée et les taux de CD4 bas au moment de la perte de vue du patient peuvent être le résultat de conseils insuffisants et non convaincants de la part des agents de santé. Ils ont recours à d’autres types de traitement pas efficaces. La communication entre les centres de santé est défaillante. Certains patients changent de centre de prise en charge sans un document officiel. Cette étude montre l’intérêt de renforcer l’éducation thérapeutique et la mise en place d’un système efficace de détection précoce et de recherche active des patients défaillants dans la prise des antirétroviraux.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2019.09.434