Toxidermies notifiées au centre de vigilance des produits de santé du Burkina Faso de 2010 à 2016

L’amélioration de l’offre de soins au Burkina Faso a eu pour corollaire une augmentation de la consommation de médicaments. Pour assurer la sécurité des patients, les autorités sanitaires ont mis en place un centre de vigilance des produits de santé depuis 2010. Cette structure notifie les cas de ré...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Published in:Annales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 145; no. 12; pp. S142 - S143
Main Authors: Tapsoba, G.P.M.L., Ouédraogo, E., Korsaga, N., Ouédraogo, A.N., Ouédraogo, M.S., Niamba, P., Traoré, A.
Format: Journal Article
Language:French
Published: Elsevier Masson SAS 01-12-2018
Subjects:
Online Access:Get full text
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:L’amélioration de l’offre de soins au Burkina Faso a eu pour corollaire une augmentation de la consommation de médicaments. Pour assurer la sécurité des patients, les autorités sanitaires ont mis en place un centre de vigilance des produits de santé depuis 2010. Cette structure notifie les cas de réactions aux médicaments et en évalue les liens de causalité. L’objet de notre étude était d’identifier les types de toxidermies, leur gravité et les médicaments imputables au Burkina Faso. Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive de 2010 à 2016. Elle a concerné tous les cas de toxidermies renseignés par les formations sanitaires du Burkina Faso, au comité national de vigilance des médicaments et des vaccins. La méthode française a été utilisée pour établir l’imputabilité des médicaments. De 2010 à 2016, il a été enregistré 187 cas de toxidermies au centre national de vigilances des médicaments et vaccins, dont l’imputabilité médicamenteuse a été établie. Les sujets avaient un âge compris entre 1 et 78 ans, avec une moyenne de 27 ans. Les femmes représentaient 52 % de l’échantillon. Soixante et un pour cent des cas étaient notifiés par les CHU et 39 % par les CHR et les centres de santé. Les types de toxidermie les plus fréquents étaient le syndrome de Lyell (26,4 %), l’exanthème maculopapuleux (24,1 %), le prurit (20,4 %), l’érythème pigmenté fixe (10 %), l’urticaire (6,9 %) et le syndrome de Stevens Johnson (5,2 %). Les molécules les plus en cause étaient le cotrimoxazole (19,2 %), l’allopurinol (7 %) et le phénobarbital (5,3 %). Quarante et un pour cent des cas étaient graves Le taux de létalité était de 8 %. Les cas de décès étaient imputables aux sulfamides antibiotiques (4/15), à l’allopurinol (4/15), à la névirapine (2/15) et à d’autres molécules (5/15). Quatorze décès étaient dus à un syndrome de Lyell et un à un choc anaphylactique. Les cas de toxidermies enregistrés dans la base de données nationale provenaient de toutes les régions sanitaires du Burkina Faso. Mais nous avons noté une sous-notification des cas. Les cas toxidermies sans signe de gravité étaient peu renseignés. Cela limite la base de données de pharmacovigilance dans le pays. Les molécules responsables des réactions d’hypersensibilité faisaient parties de la liste des médicaments essentiels. Ce sont des médicaments de première intention. Cela accroît les probabilités de faire une réaction. Le renforcement du renseignement de la base de données de pharmacovigilance est primordial pour le choix des molécules à utiliser dans les protocoles thérapeutiques.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2018.09.174