Modèle de l'identité sociale commune et l'amitié interethnique chez les jeunes autochtones et allochtones

• Main Author: Monger, Tanya
• Format: Dissertation
• Language: French
• Published: ProQuest Dissertations & Theses 01-01-2010
• Subjects: Native American studies; Social psychology
• ISBN: 0494706929; 9780494706923

L'histoire des relations entre autochtones et Euro-canadiens connaît, surtout depuis les années 1970, un intérêt accru. La reconnaissance des droits autochtones, la négociation d'un nouveau contrat social avec ceux-ci et les nombreux griefs issus du non-respect des traités, de l'absence de traité et des séquelles, effet de la Loi sur les Indiens, demeurent actuels. Le poids de l'histoire pèse lourd sur la nature de nos relations réciproques et il déterminera dans une large mesure, encore pendant longtemps, le type de relations que nous entretiendrons entre nous. Malgré le climat d'affrontement constitutionnel dans lequel nous sommes fréquemment immergés et malgré certaines crises qui ont marqué nos relations, quel avenir partageons-nous? (Rapport de la Commission royale sur les Peuples autochtones, 1996). La nécessité d'une redéfinition fondamentale des relations entre autochtones et Euro-canadiens au Canada émerge. L'examen de nos relations antérieures rend évidente la nécessité d'une telle redéfinition. Selon un récent sondage, les Canadiens et Canadiennes pensent que les relations entre autochtones et Euro-canadiens ont souffert le plus depuis les dix dernières années (Association d'études canadiennes, 2002). En effet, des situations récentes impliquant l'affirmation des droits autochtones et la reconnaissance de l'autonomie gouvernementale autochtone ont sans doute contribué à un niveau de pessimisme plus élevé envers ces relations. Ces relations sont certes tributaires d'une compréhension historique ; assise territoriale, paternalisme et loi sur les Indiens . Un modèle sera présenté afin d'évaluer les relations qui lient les autochtones et les Euro-Canadiens. Plus précisément, le cadre scolaire où se côtoient les jeunes autochtones et allochtones servira de plateforme, à l'étude des facteurs associés à l'émergence de tolérance interethnique. La nature de ces contacts sera davantage explicitée en termes d'amitiés interculturelles. La présente étude invoque le modèle de l'identité commune à l'endogroupe (Gaertner, Dovidio, Anastasio, Bachman, & Rust, 1993) et le modèle d'acculturation de Berry (1986) remanié par Molina, Wittig et Giang (2004) et ce, afin d'expliquer les phénomènes sous-jacents à l'émergence d'amitiés interculturelles. Le modèle propose des conditions spécifiques facilitant l'émergence d'identités sociales plus inclusives, d'ouverture vers l'autre et d'amitiés interculturelles en termes de proximité et de qualité. Dans le cadre de ce projet, 274 questionnaires ont été complétés par les élèves d'une école secondaire anglophone du nord du Nouveau-Brunswick. Les items s'attardent au climat scolaire, aux représentations de groupes, à l'ouverture envers l'autre groupe, à la force de l'identité ethnique et à diverses composantes de l'amitié interethnique. Selon les résultats, la perception d'un climat scolaire favorable s'avère particulièrement importante dans la formation de contacts harmonieux et de l'ouverture à l'autre pour les jeunes autochtones et allochtones. C'est la perception d'un climat favorable qui serait à la base de la formation d'une identité plus inclusive et qui à son tour contribuerait à l'émergence d'ouverture à l'autre. Ceci se traduirait finalement en potentiel d'amitiés interculturelles et ce, en termes de proximité et de qualité. Par ailleurs, différentes dynamiques ont été trouvées selon le groupe ethnique étudié. Sommes toutes, les résultats soulignent l'importance de l'émergence et du maintien d'un climat scolaire où les conditions de contact sont respectées et où chaque activité et échange scolaire devrait se concentrer sur des buts communs à réaliser mais également dans l'accroissement du potentiel d'interaction. De plus, la présente étude met l'emphase sur l'importance de la mise en œuvre d'activités scolaires, d'affiliations ou d'activités extracurriculaires permettant à la fois la formation et la consolidation d'une identité estudiantine, mais qui permettrait aussi le développement et l'affirmation d'une identité autochtone au sein de la structure scolaire.