Crises urbaines et altermétropolisations

La période contemporaine apparaît caractérisée par une triple crise de défiance face à un système de valeurs affirmées en Occident au moins depuis le XVIIIe siècle : défiance devant l’idée d’un progrès continu, matériel et moral, des populations, défiance devant l’action publique pour corriger effic...

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Bibliographic Details
Published in:Bulletin de l'Association de géographes français Vol. 101; no. Numéro 1; pp. 101 - 113
Main Author: Burgel, Guy
Format: Journal Article
Language:English
Published: 2024
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Description
Summary:La période contemporaine apparaît caractérisée par une triple crise de défiance face à un système de valeurs affirmées en Occident au moins depuis le XVIIIe siècle : défiance devant l’idée d’un progrès continu, matériel et moral, des populations, défiance devant l’action publique pour corriger efficacement les inégalités socio-économiques et géographiques, défiance devant la ville, notamment la grande ville, pour porter un projet positif d’amélioration de la société et de l’environnement. Il en résulte une double évolution : la résurgence du modèle de la ville petite ou moyenne, une hypertrophie du recours à l’horizontalité politique, à l’initiative citoyenne et locale pour répondre aux défis de la société et des territoires. Ces analyses débouchent sur deux interrogations : la condamnation des dérives inégalitaires et écocides, incontestables, du « néolibéralisme » n’est-elle pas réductrice et partiale sur les avancées des systèmes urbains ? Des « communs » citoyens, ou même édilitaires, sont-ils à la hauteur des enjeux urbains contemporains ? L’altermétropolisation doit être aussi politique, sinon institutionnelle. The contemporary period appears to be characterized by a triple crisis of defiance in the face of a system of values affirmed in the Western World at least since the 18th century: defiance in the face of the idea of continuous progress, material and moral, of populations, defiance in the face of public action to effectively correct socio-economic and geographical inequalities, distrust of the city, especially the big city, to carry out a positive project to improve society and environment. The result is a double evolution: the resurgence of the model of the small or medium-sized town, an overuse of political horizontality, of citizen and local initiative to respond to the challenges of society and territories. These analyzes lead to two questions: is the condemnation of the undeniably inegalitarian and ecocidal drifts of “neoliberalism” not reductive and partial to the progress of urban systems? Are citizens’ commons, or even city councils, up to contemporary urban challenges? The altermetropolization must also be political, if not institutional.
ISSN:0004-5322
2275-5195
DOI:10.4000/12ddq