Genèse des formations en urbanisme en France : Grenoble un “laboratoire urbain” pas comme les autres ?

Cet article repose sur une histoire de l’Institut d’Urbanisme de Grenoble fondée sur une exploration inédite de ses archives et mise en récit à partir d’entretiens d’anciens professeur-e-s et étudiant-e-s dans le contexte de l’organisation à Grenoble de nombreux cinquantenaires – celui de l’Agence d...

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Published in:Territoire en mouvement (Villeneuve-d'Ascq) no. 39-40; pp. 1 - 25
Main Authors: Buyck, Jennifer, Martin, Samuel, Prévot, Maryvonne, Romano, Fleur
Format: Journal Article
Language:French
Published: Université des Sciences et Technologies de Lille 26-12-2018
Université de Lille
Series:Former à l'aménagement et à l'urbanisme
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Description
Summary:Cet article repose sur une histoire de l’Institut d’Urbanisme de Grenoble fondée sur une exploration inédite de ses archives et mise en récit à partir d’entretiens d’anciens professeur-e-s et étudiant-e-s dans le contexte de l’organisation à Grenoble de nombreux cinquantenaires – celui de l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise en 2017, celui des Jeux Olympiques en 2018, celui de la Villeneuve... – Fondé en 1969 sous le nom Unité d’Enseignement et de Recherche « Urbanisation Aménagement », l’Institut d’Urbanisme de Grenoble rattaché à l’Université des Sciences Sociales puis à l’université fusionnée Grenoble-Alpes émerge de l’effervescence de mai 1968 mais aussi de l’élection quelques années plus tôt (1965) d’une équipe inspirée par un socialisme municipal renouvelé emmenée par Hubert Dubedout (Groupe d’Action Municipale – GAM). Pour s’émanciper de la tutelle étatique, le « laboratoire urbain grenoblois » s’est alors doté à la fois d’une agence d’urbanisme et d’un outil de formation et d’expérimentation en matière d’enseignement et de recherches en urbanisme. Expérimentation, en effet, car le projet pédagogique initial n’est pas commun. Contrairement aux autres formations en urbanisme se structurant à la même l’époque, à Grenoble, dans un Institut « ouvert aux quatre vents », on mise sur une double formation : l’une de troisième cycle, c’est-à-dire aboutissant à une thèse de doctorat, et l’autre continue. Séminaires de recherche, stages et études de cas – avant d’être nommés ateliers de terrain puis ateliers de projet – façonnent alors l’emploi du temps des étudiant-e-s. Par l’analyse des liens au monde professionnel, politique, militant, par la compréhension des relations à d’autres disciplines universitaires (architecture, droit, économie, ingénierie, géographie, psychologie et sociologie), à la recherche urbaine contractuelle et à diverses structures de recherche, par l’étude, enfin, des processus d’institutionnalisation et d’ancrage territorial, nous cherchons à démontrer en quoi et à quels moments la pédagogie grenobloise de l’urbanisme s’est révélée innovante. Les fondements et la portée de cet enseignement seront pour cela discutés. D’autre part, cette histoire de l’Institut d’Urbanisme de Grenoble est aussi une manière de questionner l’évolution de la discipline urbanistique (doctrines et pratiques), notamment à travers les trajectoires de personnalités influentes, universitaires ou praticiennes qui ont ponctué la vie de l’Institut (Jean Verlhac, Claude Domenach, Jean-François Parent, Christian Lacroix, ...). Son évolution est également révélatrice des idées et contextes qui la fondent et la parcourent (ZUP et grands ensembles revisités, revitalisation des centres anciens, création d’équipements sociaux et culturels, participation citoyenne jusqu’aux problématiques contemporaines de métropolisation). On peut l’observer par les thèmes d’atelier et problématiques abordées dans les thèses, les rapports d’étude et les parcours d’étudiant-e-s, qu’ils soient français ou étrangers.
ISSN:1954-4863
1950-5698
DOI:10.4000/tem.4773