Vasculopathie collagénique cutanée traitée par laser vasculaire

La vasculopathie collagénique cutanée (VCC) est une microangiopathie rare de physiopathologie mal élucidée, décrite en 2000. Son traitement est mal codifié. Nous rapportons une nouvelle observation de VCC diagnostiqué chez une patiente ayant une comorbidité auto-immune, totalement régressive après 2...

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Published in:Annales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 147; no. 12; p. A205
Main Authors: Bouvarel, C., Chasseuil, H., Boutin, D., Frouin, E., Hainaut, E.
Format: Journal Article
Language:French
Published: Elsevier Masson SAS 01-12-2020
Subjects:
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Description
Summary:La vasculopathie collagénique cutanée (VCC) est une microangiopathie rare de physiopathologie mal élucidée, décrite en 2000. Son traitement est mal codifié. Nous rapportons une nouvelle observation de VCC diagnostiqué chez une patiente ayant une comorbidité auto-immune, totalement régressive après 2 séances de laser vasculaire. Une femme de 60 ans aux antécédents dysimmunitaires (lupus cutané, polyarthrite rhumatoïde et syndrome de Gougerot) consultait pour de larges plaques télangiectasiques acquises des membres et du décolleté, évoluant de façon ascendante depuis 6 ans. Son traitement comportait hydroxychloroquine, flécaïne et métoprolol. Ses maladies auto-immunes étaient contrôlées. La biopsie cutanée montrait un aspect typique de VCC. Un blanchiment quasi complet des lésions étaient observé après 2 séances de laser. La première séance était réalisée en mode LCP au niveau d’un bras droit (595nm, 6,5J/cm2, 2ms, 10mm) et en mode multiplex (PDL 7,5-9J/cm2–YAG 40-50) au niveau du bras gauche. La deuxième séance était réalisée 4 mois plus tard en mode LCP aux niveaux des 2 bras. Nous rapportons une nouvelle observation de VCC chez une patiente ayant une comorbidité auto-immune. Cette affection rare pourrait être la conséquence d’une anomalie génétique, d’un facteur environnemental, métabolique ou infectieux. Des atteintes répétées des cellules endothéliales, avec micro-occlusion vasculaire entraîneraient une hyperplasie endothéliale, une duplication de la membrane basale avec intégration de fibrine dans la paroi des vaisseaux et production excessive de collagène IV. À notre connaissance 42 cas de VCC ont été décrits : une majorité de femmes (29F/13H), d’âge moyen 59,4 ans, avec une durée d’évolution avant le diagnostic de 8,4 ans en moyenne. Il est intéressant de constater une proportion importante de patients ayant une maladie auto-immune associée (11,9 %) ce qui pose la question d’un éventuel rôle de l’auto-immunité dans la physiopathologie de cette affection. Le traitement de VCC n’est pas codifié. Seulement 2 cas décrits ont été traités par laser : le premier en mode LCP (585nm, 8J/cm2, 2ms, 7mm) d’efficacité moyenne, et le second, par 7 séances de laser vasculaire en mode multiplex PDL (595nm, 8,5J/cm2,10ms,7mm)+ YAG (1,064nm, 55j/cm2, 15ms) avec une bonne efficacité. Contrairement aux autres cas décrits, nous avons observé une meilleure efficacité du laser LCP par rapport au mode multiplex, puisque le LCP a permis un blanchiment presque total dès la première séance. Nous rapportons une nouvelle observation de vasculopathie collagénique cutanée rapidement améliorée par un laser vasculaire. La coexistence de VCC et des maladies dysimmunitaires chez notre patiente pose la question d’un rôle éventuel de l’auto-immunité dans le déclenchement des lésions.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/j.annder.2020.09.252