Prévalence des auto-anticorps non spécifiques d’organe chez les patients infectés par le VIH asymptomatiques suivis à l’ère des traitements antirétroviraux hautement actifs (HAART)

L’infection par le VIH peut être associée à des maladies auto-immunes mais également favoriser l’apparition d’auto-anticorps (Ac) isolés sans traduction clinique [1]. La prévalence et les facteurs associés à la présence d’auto-Ac non spécifiques d’organe chez les patients infectés par le VIH sont pe...

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Published in:La revue de medecine interne Vol. 36; pp. A81 - A82
Main Authors: Iordache, L., Bengoufa, D., Taulera, O., Rami, A., Lascoux, C., Day, N., Parrinello, M., Sellier, P.O., Molina, J.M., Mahr, A.
Format: Journal Article
Language:French
Published: Elsevier SAS 01-12-2015
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Description
Summary:L’infection par le VIH peut être associée à des maladies auto-immunes mais également favoriser l’apparition d’auto-anticorps (Ac) isolés sans traduction clinique [1]. La prévalence et les facteurs associés à la présence d’auto-Ac non spécifiques d’organe chez les patients infectés par le VIH sont peu connus. Nous avons mené une étude transversale portant sur des patients infectés par le VIH asymptomatiques suivis dans 3 services hospitaliers. Une co-infection VHB ou VHC, une néoplasie ou une maladie auto-immune étaient des critères d’exclusion de l’étude. Les principales informations portant sur l’historique de l’infection par le VIH étaient extraites des dossiers médicaux des patients. Les analyses biologiques étaient faites dans un laboratoire centralisé et comportaient une recherche de facteurs antinucléaires (FAN), d’Ac anti-ADN natif, d’Ac anti-ECT, d’ANCA (par immunofluorescence et Elisa), d’Ac anticardiolipine (aCL), d’Ac anti-bêta2GP1 et un dosage pondéral des immunoglobulines sériques. Les tests de Student et du Chi2 ont été utilisés pour comparer les variables quantitatives et qualitatives, respectivement. La relation entre des variables quantitatives a été analysée par régression linéaire. Quatre-vingt-un patients ont été inclus, dont 43 (53 %) hommes et 49 (60 %) d’origine africaine. L’âge moyen était de 46,53ans (écart-type [ET] : 10,8). La durée moyenne de l’infection par le VIH était de 10ans (ET : 8,1), 57 (70 %) étaient au stade CDC A et 67 (83 %) recevaient un traitement antirétroviral hautement actif. La charge virale VIH plasmatique était indétectable chez 56 (69 %) patients et les taux moyens et les pourcentages de lymphocytes CD4 circulants étaient de 593/mm3 (ET : 283) et 29 % (IC95 % : 20–38 %), respectivement. Un taux d’IgG supranormal (>12,42g/L) était trouvé chez 61 (75 %) patients et un taux>15g/L chez 37 (46 %). La recherche d’auto-Ac était positive chez 41 (51 %) patients, respectivement pour les FAN (29 cas, 36 %), les Ac anti-ADN (1 cas, 1 %), les Ac anti-ECT (5 cas, 6 %), les ANCA (10 cas, 12 %) (dont 1 cas [1 %] de PR3-ANCA), les aCL (7 cas, 9 %) et/ou les Ac anti-bêta2GP1 (2 cas, 2 %). La comparaison des patients ayant ou non>1 auto-Ac ne montrait pas de différence significative pour les taux d’IgG (p=0,06) ou les pourcentages de patients ayant un taux d’IgG>12,42g/L (p=0,74) ou>15g/L (p=0,09). Le taux d’IgG sériques corrélait négativement avec le pourcentage de lymphocytes CD4 (p=0,0005) et positivement avec la charge virale VIH (p<0,0001) mais pas avec le nadir de lymphocytes CD4 (p=0,74) ou le taux de lymphocytes CD4 (p=0,07). L’analyse multivariée montrait que le pourcentage de lymphocytes CD4 (p=0,002) et la charge virale VIH (p<0,0001) corrélaient de manière indépendante avec le taux d’IgG. Les prévalences d’auto-Ac non spécifiques d’organes (qui sont essentiellement des FAN) et de l’hypergammaglobulinémie polyclonale restent élevées chez les patients infectés par le VIH asymptomatiques dont l’infection est contrôlée. Cette étude n’a pas mis en évidence une association entre l’hypergammaglobulinémie polyclonale et la présence de ces auto-Ac.
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2015.10.310