Maladie de Mondor : nouveau cas rapporté

• Published in: La revue de medecine interne Vol. 43; p. A521
• Main Authors: Boukhobza, Y., Essouri, M., Redissi, A., Oueslati, I., Jabri, M., Khammassi, N.
• Format: Journal Article
• Language: French
• Published: Elsevier Masson SAS 01-12-2022
• ISSN: 0248-8663; 1768-3122
• DOI: 10.1016/j.revmed.2022.10.320

La maladie de Mondor (MD) est une thrombophlébite superficielle rare qui peut toucher les veines de la paroi thoracique, abdominale ou du pénis. Elle est souvent bénigne et d’origine indéterminée. Dans des rares cas rapportés, la MD est associée à une cause sous-jacente tel que le cancer du sein et la vascularite. Elle peut aussi survenir suite un traumatisme local. Nous rapportons un nouveau cas de MD de la paroi thoracique antérieure.
Il s’agit d’un patient de 53 ans, ouvrier dans un atelier, aux antécédents d’asthme allergique depuis 3 ans. Il consulte pour l’apparition d’une induration douloureuse en regard du sein gauche. À L’examen le patient était apyrétique, les seins étaient symétriques, siège d’un cordon induré douloureux à la palpation au niveau du cadrant supéro-externe du côté gauche sans signes inflammatoire en regard. Par ailleurs pas d’adénopathies superficielles palpables et le reste de l’examen sans anomalies. Le bilan biologique était normal. L’écho-doppler avait objectivé une thrombose veineuse superficielle de la paroi thoracique antérieure gauche. La recherche des ANCA était négatifs et le bilan de thrombophilie était normal. L’écho-mammographie avait éliminé une lésion mammaire suspecte. En réinterrogeant le patient, On retrouvait la notion de port de charge lourdes au cours du travail. Le patient était mis sous traitement anti-inflammatoire. L’évolution était marquée par la disparition de la disparition des douleurs en quelques jours et la persistance d’une induration.
La maladie de Mondor est rare. Sa prévalence est méconnue, car elle est souvent négligée à la fois par le médecin et par le patient. Cette affection est plus fréquente chez les femmes, avec un sex-ratio de 10/1 dans certaines études. Le diagnostic positif est souvent clinique et elle se manifeste principalement par un cordon douloureux. La thrombophlébite mammaire est habituellement unilatérale touche plus fréquemment le sein gauche. Des cas de phlébite veineuse de la paroi thoracique antérieure ont été décrits au cours de la grossesse et en post-partum [6], d’autres cas étaient associées à un cancer du sein ou survenant suite à une chirurgie thoracique ou suite à un traumatisme local. Certains auteurs préconisent de faire une mammographie afin d’éliminer un néoplasie mammaire. En absence de pathologie sous-jacente, cette maladie est spontanément résolutive en quatre à huit semaines L’enquête étiologique chez notre patient était négative, L’origine traumatique parait la plus probable.
La maladie de Mondor est souvent considérée comme une pathologie idiopathique, les cas associés à une cause sous-jacente sont de plus en plus décrits. L’enquête étiologique doit commencer par un interrogatoire et un examen clinique rigoureux et si nécessaire des explorations paracliniques afin de ne pas méconnaître une pathologie sous-jacente.