Parcours de soins dans la polyarthrite rhumatoïde. Comment optimiser les délais de prise en charge ?
La prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR) a connu des progrès ces dernières années, surtout avec l’avènement des biothérapies et l’élaboration de recommandations, visant un diagnostic rapide, une prise en charge précoce, sachant que la fenêtre d’opportunité thérapeutique optimale est de...
Saved in:
Published in: | Revue du rhumatisme (Ed. française : 1993) Vol. 87; p. A113 |
---|---|
Main Authors: | , , , , , |
Format: | Journal Article |
Language: | French |
Published: |
Elsevier Masson SAS
01-12-2020
|
Online Access: | Get full text |
Tags: |
Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
|
Summary: | La prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR) a connu des progrès ces dernières années, surtout avec l’avènement des biothérapies et l’élaboration de recommandations, visant un diagnostic rapide, une prise en charge précoce, sachant que la fenêtre d’opportunité thérapeutique optimale est de 3 à 6 mois.
Savoir si le parcours de soins de nos patients PR, correspondait aux exigences des recommandations, nationales et européennes.
De juillet à août 2019, sur 50 patients PR interrogés dans le service, 45 ont répondu complètement à un questionnaire évaluant la durée de 10 périodes allant du premier symptôme articulaire jusqu’à la mise en place d’une biothérapie ciblée si besoin.
Sur les 45 patients inclus, 2/3 sont des femmes avec un âge moyen de 59 ans [22–87]. Le premier médecin consulté était le médecin traitant dans 88,9 % des cas. Le premier traitement prescrit était un antalgique dans 75,5 % des cas, des corticoïdes dans 15 % des cas et des anti-inflammatoires dans 8,8 % des cas. Le traitement de fond a été instauré dans tous les cas par un spécialiste en moyenne 2 mois après la consultation.
Les périodes étudiées ainsi que les résultats sont résumés ci-joint :
– Q1 : 1er symptôme - Décision de consulter : 2,7 mois ;
– Q2 : obtention du 1er RDV médical : 0,4 mois ;
– Q3 : prise du 1er traitement symptomatique : 0,2 mois ;
– Q4 : orientation vers un rhumatologue à partir du début du traitement symptomatique : 7.4 mois ;
– Q5 : obtention du 1er RDV avec un rhumatologue : 1,1 mois ;
– Q6 : 1er symptôme - Diagnostic : 12 mois ;
– Q7 : consultation spécialisée - Début du 1er traitement de fond : 1,9 mois ;
– Q8 : évaluation de la réponse du 1er traitement de fond : 3,7 mois ;
– Q9 : 1er traitement de fond - Décision d’une biothérapie : 16 mois ;
– Q10 : décision d’une biothérapie - Début effectif du traitement : 2,3 mois.
Nous constatons dans notre étude que les patients tardent à consulter (>2,5 mois) et que les médecins généralistes ne les adressent à un rhumatologue qu’après un délai de 7 mois. Ce délai d’adressage est variable de 3 à 6 mois dans l’étude française de Boissier et al. en 2010. Ce travail signale aussi que le traitement de fond est instauré chez 37 % des patients par les médecins généralistes ce qui n’est pas le cas dans notre étude.
Le délai diagnostique de 12 mois compromet la fenêtre d’opportunité thérapeutique recommandée mais de nombreuses études indiquent aussi un délai diagnostique tardif de l’ordre de 6 mois avec des extrêmes allant jusqu’à 22 mois.
En revanche, l’accès au rhumatologue, le délai d’initiation du traitement de fond et l’évaluation de la réponse (3 mois) sont conformes aux recommandations EULAR 2017 et SFR 2018.
La sensibilisation des populations et l’implication des médecins généralistes permettraient d’améliorer le parcours de soins des patients atteints de PR et ainsi d’optimiser le délai diagnostique et le délai pour l’instauration d’un traitement spécifique. |
---|---|
ISSN: | 1169-8330 |
DOI: | 10.1016/j.rhum.2020.10.195 |